Faut-il aimer le succès de la Logan ?

Le succès de la Logan intrigue, voire suscite des commentaires véhéments : que fait une entreprise française emblématique de l’impératif du fabriquer français ? Ne s’embarque-t-elle pas dans une filière sans issue, quand on dit que les Européens doivent viser le haut de gamme où les différentiels de coûts de main-d’œuvre pèsent moins ? Bref, ne serait-ce pas un succès par erreur et éphémère au regard de principes qui font consensus ? Mais d’un autre côté, le programme Entry est fort rentable, très innovant, même si cela paraît paradoxal pour des véhicules minimaux, et Renault est pour l’instant sans concurrence sur le marché de la voiture à petit prix. Plutôt qu’une erreur stratégique, l’entreprise n’aurait-elle pas trouvé, selon un cheminement original qui mérite l’analyse, la bonne manière de faire face à l’épuisement des marchés des pays développés en s’appuyant sur la poussée des classes moyennes des pays émergents ? Est-ce annonciateur d’une révolution semblable à celle qu’a introduite Ford au début du siècle dernier ou analogue à celle du low cost dans le transport aérien ? La conception dominante dans l’industrie automobile pourrait en être remise en cause d’une façon qui mérite qu’on en débatte.

Vous pouvez consulter et télécharger le compte-rendu du séminaire sur le site de l’Ecole de Paris du Management.