L’industrie de demain naît dans les meilleurs clusters scientifiques au monde
Pourquoi concentrer l’innovation industrielle en quelques territoires ? Parce que ceux qui gagnent la bataille de la découverte sont mieux armés pour remporter celle de la concurrence manufacturière. Mais encore faut-il y allier excellence scientifique et capacité industrielle de haut niveau.
Partout, l’effort public pour soutenir l’innovation industrielle fait la part belle au principe de concentration territoriale : la micro- électronique à Grenoble, l’aéronautique et la défense entre Toulouse et Bordeaux, le génie génétique à Cambridge… On peut même se demander, en constatant les efforts déployés par l’État français pour constituer un cluster scientifique sur le plateau de Saclay, ou ceux de la Corée pour mettre sur pied un méga-cluster inédit de la microélectronique, si le monde entier ne s’est pas donné le mot pour faire du « cluster » un moyen d’action privilégié, comme pour se donner une représentation tangible de la compétition technologique en cours.
Cela procèderait d’un certain sens de l’observation : des plateformes Internet en Californie aux microprocesseurs à Taïwan, en passant par les véhicules électriques en Chine, les foyers des industries de demain semblent concentrés en certains points du globe. Pourtant, la connaissance est universellement accessible.
Pourquoi, dès lors, placer tous les espoirs d’innovation de rupture dans une poignée de territoires ? Parce que les territoires qui emportent la bataille de la découverte sont les mieux placés pour gagner la guerre de la concurrence manufacturière. À condition, du moins, d’y nourrir à la fois une recherche d’excellence et une industrie capable d’innover au meilleur niveau.