L’imbrication croissante de l’industrie et des services
Cette synthèse discute quelques aspects de l’hybridation entre industrie et services puis évoque une manière plus pertinente d’analyser les dynamiques économiques.
La part de l’industrie dans le PIB, souvent retenue pour discuter du déclin de l’industrie, est un indicateur douteux pour plusieurs raisons. Premièrement, la production industrielle mobilise de plus en plus de services à l’industrie, comptabilisés comme services, et ceci d’autant plus que l’industrie optimise ses chaînes de valeur et modernise son appareil de production. A contrario, des entreprises industrielles offrent de plus en plus de services, en complément de leurs produits (installation et maintenance d’un équipement) ou à titre principal (le produit sert alors à rendre le service). Par ailleurs, le déclin relatif de l’industrie peut résulter de gains de productivité permettant à une population plus riche et bien équipée de consommer plus de services, comme il peut refléter la perte de parts de marché liée à un déficit de compétitivité. Enfin la nature même des tâches de production évolue et les compétences requises pour les opérateurs vont bien au-delà des savoir-faire de fabrication.
Il faut donc renoncer à la distinction de moins en moins pertinente entre industrie et services et envisager d’autres catégories d’analyse, comme les emplois directement exposés à la compétition internationale et ceux qui sont abrités, au moins momentanément.