Ce que l’industrie attend des banques
« Réindustrialiser la France » ! Derrière ce mot d’ordre partagé au plus haut niveau de l’État, se cachent en filigrane de nombreux objectifs : décarboner les activités industrielles, gagner en compétitivité, sécuriser les besoins essentiels de la population, créer de l’emploi, etc. Comment réussir sur tous les fronts ? Quels sont les défis à relever en priorité ? Comment les banques peuvent-elles accompagner ce mouvement ?
Cet ouvrage, publié en collaboration avec l’IFCAM, explore ces enjeux et propose des pistes pour contribuer à une réindustrialisation durable et compétitive.
Banque et industrie : des experts livrent leur vision
Ce que l’industrie attend des banques offre une vision multiple du rôle que peuvent jouer les banques pour soutenir la réindustrialisation de la France et tout ce qu’elle recouvre, dans un contexte de forte désindustrialisation et de transition écologique. En effet, cet ouvrage rassemble les témoignages et les réflexions de personnalités, expertes du monde économique et de l’industrie : Pierre-André de Chalendar, Nicolas Dufourcq, Camille Étévé, Louis Gallois, Caroline Granier, Sarah Guillou, Élisabeth Klein, Dorothée Kohler, Ulrike Steinhorst. Tour à tour, ils expliquent les défis financiers, technologiques et réglementaires de l’industrie.
Les causes de la désindustrialisation
Cet ouvrage commence par examiner les multiples causes de la désindustrialisation qui a affecté la France depuis les années 1990 : le progrès technique, la mondialisation et la concurrence des puissances émergentes, l’intégration progressive du marché européen ou encore la montée en puissance du secteur tertiaire (au détriment du secteur manufacturier). Cette dynamique a amené l’industrie française à perdre des parts de marché dans des secteurs clés.
Les banques appelées à jouer un rôle important dans le processus de réindustrialisation
Face aux nouveaux défis économiques, environnementaux et sociaux, les contributeurs s’alignent unanimement derrière l’ambition gouvernementale d’un « réarmement industriel ». Ils rappellent toutefois qu’ils supposent d’agir sur plusieurs volets et qu’il représente des investissements considérables, notamment dans les PME et ETI.
Selon Nicolas Dufourcq, directeur général de Bpifrance, le manque de financement constitue d’ailleurs un obstacle majeur à la création de nouvelles usines et à l’extension des sites industriels existants. Financer ces opérations suppose de faire preuve d’une culture du risque, que nous possédions quand la France s’industrialisait, et que nous avons progressivement perdue entre 1980 et 2000. Désormais, beaucoup d’acteurs demandent que les crédits qu’ils accordent soient dérisqués, et c’est là que les banques publiques et l’État ont un rôle à jouer.
Une très coûteuse décarbonation de l’industrie
La décarbonation de leurs activités par une électrification des process est aussi un poste que les industries auront du mal à financer seules. En outre, pour encourager ces investissements, les industriels doivent avoir l’assurance de disposer d’une électricité décarbonée, stable et à un coût abordable, rappelle Pierre-André de Chalendar, président de Saint-Gobain.
Collaborer sur les territoires pour faciliter le développement du tissu industriel
Les territoires, eux aussi, ont un rôle déterminant à jouer dans la réindustrialisation en offrant aux entreprises les conditions nécessaires à leur implantation : foncier, infrastructures, main-d’œuvre qualifiée, etc. Ils sont accompagnés sur cette voie par la Banque des territoires dont l’action consiste à financer l’aménagement, les infrastructures et la formation, afin que les industriels puissent se concentrer davantage sur leur cœur de métier, c’est-à-dire la production.
Un réengagement des banques vers l’industrie
Ce que l’industrie attend des banques encourage à un partenariat renforcé entre les banques, l’État et les industriels pour répondre aux besoins financiers de la réindustrialisation. La transition écologique et la volonté d’un renouveau industriel français exigent de nouveaux mécanismes de financement, une meilleure prise en compte des besoins locaux, et surtout, une stratégie nationale pour favoriser l’émergence d’une « culture de l’industrie ».
Cet ouvrage offre au monde bancaire et aux décideurs publics de quoi nourrir leur réflexion sur les moyens de réindustrialiser la France. Les étudiants, les chercheurs et toutes les personnes intéressées par ces questions, y trouveront également des éclairages utiles sur les obstacles à franchir aujourd’hui pour retrouver une dynamique industrielle.