Véhicules autonomes : ne ratons pas la révolution !

La révolution du véhicule autonome arrive sur nos routes et dans nos villes. Le sujet a pris une ampleur considérable au cours des dernières années, comme peuvent en témoigner les acquisitions spectaculaires (quinze milliards pour Mobileye) et les batailles juridiques dévastatrices (Google contre Uber). Pour quels résultats ?

Le véhicule autonome est avant tout une révolution pour l’industrie automobile

On attend beaucoup du véhicule autonome. Qu’il nous permette de nous déplacer partout, tout le temps, sans effort ni surcoût, qu’il soit disponible immédiatement, qu’il nous transporte de manière sûre, rapide, et non polluante, d’un bout à l’autre de la ville ou du pays. Si ce nouveau paradigme technique constitue une révolution des usages, c’est avant tout une révolution pour l’industrie de l’automobile, qui va être affectée de bout en bout. Constructeurs, équipementiers, loueurs, géants du numérique : tous vont se battre férocement dans l’arène de l’autonomie, laissant des vaincus exsangues.

La France a une carte à jouer, malgré un retard à l’allumage

Ses constructeurs, Renault et PSA Groupe, essaient de prendre la voiture en marche, après une sortie de crise difficile, et s’appuient pour cela sur leur présence internationale. La tâche reste colossale, puisqu’il leur faut faire face à des constructeurs premium aux poches plus larges, et à des géants du numérique aux poches sans fond. Son équipementier majeur, Valeo, peut se targuer d’être au niveau de ses concurrents mais, à l’ère du numérique, les retournements se produisent à vitesse éclair : il faut donc continuer à investir.

Les compétences françaises

Si l’écosystème des startups en est encore à ses balbutiements, comparé à la Silicon Valley, la France regorge de talents et de formations d’ingénieurs de qualité : précisément les savoir-faire nécessaires pour développer les meilleurs systèmes d’autonomie du monde. Encore faut-il savoir les retenir, et en faire les acteurs majeurs du renouveau de l’industrie automobile française.

La France doit s’emparer à bras-le-corps du sujet

La filière automobile française pourrait bénéficier d’une impulsion politique, qui doterait notre pays d’un cadre d’expérimentation volontariste et ambitieux, et l’Union européenne d’une réglementation plus permissive. Il faudrait par ailleurs renfoncer l’effort de communication auprès des collectivités, du public et des professions concernées.

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