La réindustrialisation doit être un projet de territoire
Il n’existe pas une « recette unique » pour maintenir et développer l’industrie sur les territoires. Néanmoins, certains ingrédients restent indispensables : les compétences, le foncier ou encore la capacité des acteurs à coopérer.
Reconnue comme une des clés du renforcement de notre souveraineté et de notre économie, la réindustrialisation du pays fait partie des priorités de l’agenda national. Mais il ne suffit pas de la décréter. Comme en témoigne la diversité des trajectoires locales, la recette du dynamisme industriel de certains territoires est difficile à reproduire. Ce constat constitue le point de départ du nouvel ouvrage de Caroline Granier, Refaire de l’industrie un projet de territoire.
De multiples combinaisons d’ingrédients possibles
Comme le note Pierre Veltz dans sa préface, cet ouvrage prend « le relais, résolument qualitatif, de l’économétrie défaillante ». Concrètement, l’autrice y explore les facteurs constitutifs de la trajectoire singulière d’un territoire et la manière dont ils se combinent. En s’appuyant sur quatre études de terrain, elle décortique notamment la façon dont s’articulent dans chacun d’entre eux les conditions de base (les ressources héritées de la géographie et de l’histoire), la structure économique du territoire (la spécialisation et l’agglomération des activités, la concentration des entreprises et leurs relations) et le comportement des acteurs locaux (industriels, collectivités territoriales, etc.). En effet, l’ensemble de ces facteurs participe au développement ou au décrochage d’un territoire industriel. Reste à comprendre la manière dont ils s’imbriquent en une combinaison capable d’agir sur le dynamisme industriel.
L’indispensable coopération des acteurs
Au sein de ces multiples combinaisons, un ingrédient apparaît essentiel : la mobilisation des acteurs autour d’un projet commun, animée par la volonté de refaire de l’industrie un élément fort de l’identité du territoire. La gouvernance territoriale se construit ainsi autour d’industriels, d’élus, de services des collectivités territoriales ou de l’État, parfois de chercheurs ou d’associations de riverains, qui définissent collectivement des objectifs à atteindre, une feuille de route et des leviers d’actions. Ces leviers comprennent les ressources matérielles et humaines (les compétences, le foncier, le capital technologique et social, les infrastructures, l’accès au financement) mais également tout ce qui permet d’assurer une bonne qualité de vie afin d’attirer et de conserver les compétences.
Des dispositifs inspirants
C’est sur ces différents leviers que se concentre la deuxième partie de l’ouvrage. Elle présente en effet les meilleurs dispositifs mis en place par les acteurs locaux pour développer leur territoire industriel. Certains ont été répliqués sur d’autres territoires, d’autres sont devenus des dispositifs nationaux. D’autres encore, plus anciens, ont été redécouverts par les acteurs locaux à la recherche de solutions. L’ouvrage met ainsi l’accent sur des solutions pragmatiques imaginées pour lever les freins au développement rencontrés sur le terrain tels que l’accès de plus en plus contrarié au foncier, le manque de compétences ou encore les difficultés liées au financement.
Julie Celeste Meunier
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