Industrie du futur : un état des lieux
La Fabrique de l’industrie publie « Industrie du futur : concepts et état des lieux», 3e numéro de sa nouvelle collection « les Synthèses de La Fabrique ».
L’industrie du futur, de quoi s’agit-il ?
L’industrie du futur est un axe majeur de la politique industrielle française. Ce programme permet d’orienter des financements publics vers la modernisation de l’outil de production, en encourageant la diffusion des technologies numériques et de leurs nouvelles applications. On passe de la robotisation des postes de travail à un pilotage flexible de l’usine, intégré tout au long de la chaîne de valeur. Il est alors possible de personnaliser les produits offerts sans surcoût important, grâce à l’articulation de diverses avancées technologiques (big data, fabrication additive, etc.). L’industrie du futur permet de gagner en compétitivité et de monter en gamme en prenant en compte les aspects sociétaux tels que la réduction de la pénibilité du travail et l’impact sur l’environnement .
Un espoir pour la réindustrialisation de la France
Avec l’automatisation, le coût du travail n’est plus un élément aussi déterminant de la localisation, de sorte qu’il est plus facile de produire en France. De plus, les activités à forte valeur ajoutée et la complexification des outils de production nécessitent une main d’œuvre qualifiée, comme les pays développés savent en former.
Cependant, la France doit renouer avec un cercle vertueux : des marges permettant de soutenir l’investissement, une accélération du renouvellement des outils de production, une capacité à innover… Aujourd’hui, les entreprises tardent à remplacer leurs machines par du matériel plus performant. En 2013, la France disposait de 125 robots pour 10 000 salariés, contre 282 en Allemagne et 437 en Corée du Sud.
Bien que 57% des chefs d’entreprise considèrent la numérisation comme un enjeu stratégique, ils sont moins avancés que leurs homologues allemands, se positionnant même au-dessous de la moyenne européenne.
Le ministère de l’Économie a dévoilé un premier bilan du programme « industrie du futur » en juillet dernier : 400 entreprises ont été accompagnées dans leur modernisation, sur un objectif de 2 000 à atteindre d’ici fin 2016. Les régions se sont impliquées de façon inégale. Dix-huit d’entre elles (sur les vingt-deux anciennes), ont ainsi dédié un budget d’un total de 160 millions d’euros au programme « Industrie du futur ».