Selon l’INSEE, la création des pôles de compétitivité a eu un impact positif sur la R&D des PME et des ETI.
Les entreprises ayant participé aux pôles de compétitivité ont au total dépensé 400 millions d’euros supplémentaires entre 2006 et 2009 en R&D, ce qui constitue un impact modéré mais positif, à l’opposé d’un effet d’aubaine.
Les pôles de compétitivité ont été lancés en 2005, avec pour objectif de développer des clusters territoriaux mettant en réseau des entreprises, des laboratoires de recherche et des établissements de formation. Les bénéfices attendus de tels clusters recouvrent, outre l’augmentation des dépenses R&D, des effets d’entraînement sur l’emploi, le chiffre d’affaires des entreprises et plus globalement, la productivité de l’économie.
L’Insee publie ce mois-ci un document de travail qui présente une évaluation des effets de la politique des pôles sur les PME et les ETI. L’étude porte sur la période qui a suivi le lancement des pôles, entre 2005 et 2009, et sur les PME et ETI qui font moins de 16 millions d’euros de R&D par an, qui ont au moins deux ans d’existence et qui faisaient de la R&D avant de participer à un pôle. L’évaluation est réalisée en appariant des entreprises impliquées dans des pôles à des entreprises semblables restées hors du dispositif.
L’étude montre que, en moyenne, une PME ou ETI ayant rejoint un pôle de compétitivité dépense, pour sa R&D, 76 000 euros de plus qu’une entreprise ne l’ayant pas fait. Cette dépense supplémentaire est majoritairement financée par des aides publiques, à hauteur 64 000 euros en moyenne : 30 000 euros sous forme d’aides directes, 32 000 euros de crédit impôt recherche et 2 000 euros d’aides européennes. Les aides directes proviennent à peu près à parité d’Oseo et d’un ensemble formé par l’ANR et le FUI.1
Ainsi, en plus de ces aides publiques, une PME ou ETI impliquée dans un pôle a également augmenté sa dépense de R&D autofinancée de 12 000 euros en moyenne, soit un total de 400 millions d’euros sur la période allant de 2006 à 2009, pour l’ensemble de ces entreprises.
Ce résultat permet de lever la crainte d’un effet d’aubaine qu’aurait pu susciter le dispositif, en substituant des dépenses privées par des dépenses publiques. Pour autant, cela n’est pas jugé suffisamment important pour pouvoir parler d’effet d’entrainement substantiel, surtout si l’on prend en compte les autres contributions aux pôles et les coûts de gestion afférents.
Cet effort supplémentaire de R&D s’est traduit par la création de 980 emplois, dont 570 emplois qualifiés d’ingénieur ou de chercheur. Le coût public complet par emploi créé est donc très élevé. En outre, on n’observe pas encore d’augmentation des dépôts de brevets ni d’effet sur les grandes variables économiques des entreprises telles que leur chiffre d’affaires ou leur productivité totale des facteurs.
1Ceci ne couvre donc pas les aides régionales, pourtant parfois substantielles mais pas toujours affectée à un projet, ni les personnels mis à disposition, par exemple par les agences locales de développement.