Ajustement carbone aux frontières : réconcilier compétitivité de l’industrie et baisse des émissions carbone
Un mécanisme d’ajustement carbone aux frontières a été présenté hier par la Commission européenne pour accompagner l’objectif ambitieux de réduction des émissions de 55%. Il vise à éviter les fuites de carbone et préserver la compétitivité des producteurs européens. Pourtant, ce mécanisme peine à susciter le soutien de tous les secteurs industriels.
Une proposition de mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF) a été dévoilée hier par la Commission européenne, dans l’objectif de limiter les risques de fuite de carbone. Si l’industrie européenne soutient les ambitions de décarbonation de l’Union Européenne, elle a en effet besoin de mesures d’accompagnement pour préserver sa compétitivité et ses capacités d’investissement. Le MACF cherche à atteindre ces objectifs.
Pourtant, dans un papier récent, nous mettons en évidence que le paramétrage de ce mécanisme, dont certains points restent encore à éclairer, est si complexe que les acteurs industriels ne soutiennent pas tous pleinement le MACF. Ils se tournent alors plutôt vers les mesures existantes qui ont permis de préserver leur compétitivité tout en leur apportant une certaine visibilité nécessaire à leurs investissements dans la mesure où la plupart des actifs de décarbonation ont une longue durée de vie.
Si certains secteurs industriels sont plus exposés que d’autres aux risques entourant le MACF, comment construire un mécanisme qui réponde à la fois aux enjeux de l’industrie européenne et efficace pour lutter contre les fuites de carbone ?
La réponse à cette question viendra avec la définition précise de quelques paramètres décrits dans le tableau ci-dessous qui sont en lien avec les spécificités des parties prenantes : les secteurs couverts, la couverture des produits primaires ou finis, le périmètre des émissions et le calcul du contenu carbone. Plus il y a d’émissions couvertes, plus les bénéfices environnementaux sont importants, mais cela s’accompagne nécessairement de coûts administratifs et techniques, conduisant à un compromis.