Machines d’impression 3D : il ne reste plus qu’un français !
Phenix Systems, fabricant d’imprimantes 3D permettant de réaliser des pièces en métal, passe sous pavillon américain.
Il y a désormais consensus autour du formidable potentiel de ce qu’il est convenu d’appeler « l’impression 3D », à savoir la production de pièces par différentes technologies additives, qui permettent de construire un objet couche après couche.
La France comptait deux fabricants d’imprimantes 3D. Il y en a désormais un de moins : la PMI Phenix Systems vient en effet de passer dans le giron de l’américain 3D Systems.
Créée en 2000, Phenix Systems s’était développée autour d’une technologie originale imaginée par le Groupe d’étude des matériaux hétérogènes, laboratoire situé dans l’enceinte de l’Ecole nationale supérieure de céramique industrielle.
Ses machines produisent des pièces en acier, en alliages non ferreux, super alliages, métaux précieux et céramique. C’est bien la maîtrise de ces matériaux qui a intéressé la filiale française du géant américain 3D Systems. Malgré sa position parmi les leaders, il ne possédait pas jusque là de machine capable de réaliser des pièces en métal.
Cette acquisition lui ouvre ainsi de nouveaux marchés. Le médical, en premier lieu (fabrication de prothèses), mais aussi l’aéronautique où l’utilisation de pièces en métal obtenues par impression 3D est attentivement étudiée par les constructeurs.
Phenix System étant passée sous pavillon américain, il ne reste plus qu’un seul fabricant français de machines 3D, l’ex Phidias Technologies. Cette entreprise vient, elle, d’être achetée par Groupe Gorgé, une ETI de 1 290 personnes qui a réalisé un chiffre d’affaires de 208,6 M€ en 2012. La technologie Phidias permet de fabriquer des pièces en résine. Lors du rachat, Groupe Gorgé indiquait avoir pour objectif « de renforcer les équipes et les capacités de production de Phidias Technologies, d’industrialiser les machines, d’élargir la gamme d’imprimantes et de fournir également la résine de fabrication ».
On ne peut que se féliciter de l’ambition de Groupe Gorgé. Reste que, face aux nombreux et puissants fabricants allemands et américains de machines de fabrication additive, on sent une fois de plus la France très démunie en matière d’équipements de production. Il ne reste en effet quasiment plus d’espoir de voir la France, quasi absente des marchés des machines outils et des robots, se rattraper avec une technologie d’avenir comme l’impression 3D.
Pour mémoire, on rappellera que c’est 3D Systems qui avait été le premier à se lancer, il y a plus de 35 ans, dans ce qui s’appelait alors la « stéréolithographie »… parce que l’entreprise française Cilas, filiale d’Alcatel, avait abandonné ses brevets jugeant que cette technologie n’avait pas d’avenir.