Faire de l’indépendance un levier pour la transition énergétique
Selon l’Ademe, la transition énergétique devra s’accompagner de la création de 330 000 emplois d’ici 2030 et de 825 000 d’ici 2050. Néanmoins, la pénurie de talents qualifiés constitue un obstacle majeur à cette transition. Pour résoudre cette problématique, la création de réseaux d’experts freelance est une voie à explorer.
La transition énergétique n’est pas seulement une question de technologies, mais aussi de compétences. Les investissements dans la transition énergétique devraient atteindre 100 milliards d’euros d’ici 2030 d’après les estimations de l’Institut de l’Économie pour le Climat I4CE. Une somme qui souligne l’urgence d’un renforcement des capacités humaines pour soutenir cette dynamique. Mais les entreprises doivent revoir leur mode de gestion des ressources humaines.
La croissance de la population active indépendante progresse de 20 % chaque année depuis dix ans (Insee). Cette montée en puissance du travail indépendant serait-elle le signe d’un manque d’attractivité du CDI traditionnellement proposé par les entreprises ? Sans que l’on puisse répondre à cette question, une étude du cabinet Freelancing indique en tout cas que ce mouvement est une tendance de fond et que d’ici 2030, la France comptera près de 1,5 million de freelances ; un vivier qui représente une véritable opportunité pour l’industrie. D’autant plus qu’il concerne de nombreux métiers.
En effet, aujourd’hui, une part croissante des ingénieurs et des techniciens choisit de travailler en freelance, notamment dans des secteurs spécifiques comme l’énergie et l’environnement[1]. Cette évolution permet de répondre à la fois à l’essor de projets à forte valeur ajoutée et à l’urgence de flexibilité dans l’exécution des missions. Cette dynamique du freelancing est un levier essentiel pour pallier les manques de ressources humaines sur des secteurs clés de la transition énergétique.
Dans ce contexte, il devient essentiel de favoriser la création de réseaux facilitant la mise en relation entre ces talents indépendants et les grandes entreprises du secteur. Ces réseaux permettent aux freelances d’être des partenaires durables dans l’évolution des infrastructures, et de répondre aux besoins de compétences spécifiques, en alignant leurs parcours avec des projets d’envergure, tant sur le plan technique qu’éthique. Concrètement, l’émergence des plateformes de mise en relation permet aux indépendants de se faire connaître, de communiquer avec leurs pairs et de référencer sur le web leurs compétences. Néanmoins, le tout digital n’est pas le seul levier : il faut maintenir l’humain au cœur des relations client-indépendant. C’est pourquoi dans le secteur de l’énergie par exemple, Xpert One désigne des chargés de projets qui vont faire la mise en relation avec l’entreprise. C’est d’ailleurs une demande que nous ont formulée des managers et RH peinant à recruter en CDI, dans des groupes industriels comme EDF, Suez, Séché Environnement ou Veolia. À terme, ces communautés d’experts pourraient être les moteurs de la transition énergétique parce que l’échange de savoir-faire et la collaboration interindustrielle sont les clés de l’efficacité collective.
La transition énergétique ne se résume pas uniquement à des choix technologiques et économiques. Elle exige des réponses radicales et doit s’appuyer sur un engagement humain fort. Les compétences et les parcours professionnels des talents indépendants doivent être valorisés à leur juste mesure.
[1] D’après le résultat d’une centaine d’entretiens menés par Xpert One auprès de managers et de responsable des ressources humaines de grands industriels.
Image générée par IA