Les ciments Hoffmann, pionnier d’une industrie bas carbone française
La lutte contre le carbone dans l’industrie est engagée, elle doit s’accélérer. Portée par des entreprises et un cadre législatif clair et contraignant, l’ambition de neutralité carbone à l’horizon 2050 ne doit pas être juste un objectif, mais une obligation commune.
Hoffmann Green Cement Technologies est une jeune entreprise créée en 2015 qui produit des nouveaux ciments permettant de diminuer par 5 les émissions de CO2 par rapport à un ciment traditionnel. Nos solutions apportent ainsi une réponse immédiate et concrète pour diminuer l’empreinte écologique de la construction : le ciment représente 98 % des émissions de CO2 du béton et 80 % des constructions en France sont faites en béton. Le ciment à lui seul représente 6 % des émissions de CO2 mondiales. Quelques chiffres qui donnent l’urgence d’agir. Et, petit à petit, le secteur se transforme et des expérimentations se multiplient.
Chez Hoffmann, nous avons dès le début visé un développement industriel le plus rapide possible. Passer du labo à l’usine, de l’échelle expérimentale à l’échelle industrielle. Dès nos débuts, nous nous sommes entourés de partenaires de premiers plans pour tester et commercialiser des produits fabriqués à partir de nos ciments. En 2018, 3 ans après notre création, nous inaugurions notre première usine pilote à Bournezeau en Vendée. L’année suivante nous réalisions une introduction en bourse record sur le marché Euronext Growth garantissant notre indépendance et assurant notre plan de développement industriel à savoir la construction de deux nouvelles usines à l’horizon 2024. Un développement rapide mais qui répond à l’urgence climatique et aux enjeux auxquels nous devons faire face.
Ainsi, notre jeune aventure entrepreneuriale attire l’attention. Au fil de toutes nos rencontres, deux questions reviennent régulièrement : pourquoi personne n’y a pensé avant et la question du prix ? Deux questions finalement directement liées à la fiscalité carbone.
Pourquoi personne n’y a pensé avant ?
Nos solutions reposent sur l’économie circulaire et sur l’utilisation de coproduits industriels comme matière première activée à froid. Nous avons ainsi développé et breveté trois technologies à partir de trois coproduits : laitier (issus des hauts fourneaux d’acier), argile flashée (boues d’argile) et désulfogypse (déblais de chantiers). Nos brevets démontrent le caractère innovant de nos solutions. Nous identifions plusieurs critères qui nous permettent d’être aujourd’hui des pionniers sur ce secteur du ciment décarboné :
- Une barrière à l’entrée financière très élevée pour le marché du ciment
La production de ciment traditionnel nécessite des investissements très lourds et des délais d’amortissement très longs. Nous avons développé un processus industriel beaucoup moins capitalistique qui permet un maillage industriel étendu avec des unités de productions rapides à déployer. - Des implantations et à des exploitations très contraignantes pour les cimenteries traditionnelles
L’implantation d’une cimenterie traditionnelle nécessite des dizaines d’années d’instructions liées à l’exploitation de carrières et aux nuisances induites pendant l’exploitation. Les usines Hoffmann Green, sans cheminées et zéro déchet, relèvent du régime d’enregistrement dans le cadre de l’ICPE. Un régime qui favorise un délai de traitement rapide pour nos nouvelles implantations. - Un marché conservateur
La « recette » du ciment n’a pas évolué depuis sa création il y a 200 ans. Malgré son fort impact environnemental, il constitue la seconde matière la plus consommée après l’eau. Nous apportons une innovation de rupture qui ouvre de nouvelles perspectives pour ce matériau de construction majeur.
D’autres paramètres rentrent évidemment en cause mais une certitude : c’est certainement car nous étions nouveaux sur ce marché que nous avons pu développer un produit totalement innovant. Libérés des codes et des habitudes d’un secteur ancien. Une réalité cependant : les enjeux environnementaux sont aujourd’hui intégrés au sein de toutes les entreprises du BTP, la réglementation devient plus contraignante et la nécessité de nouveaux matériaux se fait plus forte chaque jour. Nous arrivons ainsi à un moment où le marché est réceptif et mature.
Et le prix ?
Cette question revient systématiquement. Nos produits sont effectivement, à ce jour, plus chers que le ciment traditionnel. Mais un surcoût qui reste limité à l’échelle d’un bâtiment. Ainsi le ciment ne constitue que 11 % du béton (le reste est constitué d’eau et de granulat). C’est donc un élément à la fois central, puisqu’il est partout, et minime puisqu’il est en quantité limitée. Une variation de son prix n’a donc pas un impact important sur le prix général d’un immeuble. Nous avons ainsi constaté que ce surcoût était de l’ordre de 3 % pour un immeuble de 3 000 m2.
Ce surcoût peut évidemment s’expliquer par plusieurs critères. Premièrement, nous n’avons pas atteint une masse de production critique pour réaliser des économies d’échelle importantes. À ce jour, notre usine pilote a une capacité de production 50 000 tonnes par an. Nos deux futures usines nous permettront d’atteindre une capacité totale de 550 000 tonnes à l’horizon 2024. Soit 3 % du marché français.
Deuxièmement, une innovation de rupture a un coût certain lié justement à son caractère innovant : R&D, test, certifications, nouveaux process de production, etc. Des éléments déjà largement amortis pour le ciment traditionnel.
Enfin, si on inverse la question, on peut légitimement se demander si finalement ce n’est pas le ciment traditionnel qui n’est pas à son juste prix puisqu’il n’intègre pas complètement son empreinte carbone… L’évolution du cadre réglementaire sur la fiscalité carbone dans les prochaines années devrait permettre de rééquilibrer ces écarts de prix.
L’épisode de pandémie actuelle n’a pas délivré toutes ses conséquences et ses leçons. Après ce coup d’arrêt mondial, comment vont redémarrer nos économies ? Avec quels objectifs, quels moyens, quelles visions ? Nous ne le savons pas encore complètement. Mais nous pensons que cet épisode doit être un accélérateur des changements en cours. Recentrer les priorités. Préserver nos cadres de vie. La diminution de nos impacts environnementaux sera demain encore plus au centre des décisions. La lutte contre le carbone dans l’industrie est engagée, elle doit s’accélérer. Portée par des entreprises et un cadre législatif clair et contraignant, l’ambition de neutralité carbone à l’horizon 2050 ne doit pas être juste un objectif, mais une obligation commune. La période actuelle nous le prouve : seul l’incertain est certain. Mais chez Hoffmann Green nous œuvrons pour une chose : apporter des solutions de construction bas carbone pour construire mieux dès aujourd’hui et préserver l’avenir.
- Pour en savoir plus, consultez également la Note 33 “Quand le carbone coûtera cher”