Le gouvernement britannique fait un point sur l’avancement de sa stratégie industrielle

Le rapport d’étape présenté par le gouvernement insiste sur la démarche de partenariat entreprise entre les pouvoirs publics et les industriels. La définition de la stratégie industrielle du Royaume-Uni s’est en effet faite en coordination étroite avec les représentants du monde industriel. Cinq objectifs de long terme ont été fixés.

Le premier concerne le soutien à onze secteurs stratégiques identifiés¹. Parmi ces derniers figurent des industries traditionnelles telles que l’automobile ou l’énergie, des industries de haute technologie telles que les TIC ou les biotechnologies mais aussi des domaines plus étonnants tels que l’éducation, considérée au Royaume-Uni comme un réel secteur d’activité.

Un deuxième objectif se rapporte au développement de technologies sur lesquelles le Royaume-Uni détient des avantages concurrentiels. Un investissement de 600 millions de livres a été consacré à l’accélération de la recherche et de la commercialisation sur huit grandes technologies : le big data, les satellites et les technologies aérospatiales, la robotique, les biotechnologies, la médecine régénérative, les agro-sciences, les matériaux avancées et les nanotechnologies et enfin le stockage de l’énergie. Le gouvernement souhaite s’appuyer sur le réseau des centres Catapult, dont l’objectif est de mettre en relation les laboratoires de recherche avec les entreprises, pour faciliter la transformation de technologies de pointe en applications commercialisables.

Le troisième objectif doit permettre de mieux adapter le système de formation aux besoins des entreprises. Parmi les moyens identifiés, on retrouve la réforme du système d’apprentissage (amélioration du système de financement, élévation de la qualité de l’enseignement professionnel…) mais aussi le développement des formations industrielles dans l’enseignement supérieur. Environ 18 millions de livres ont ainsi été investis dans le nouveau Manufacturing Training Centre de Coventry afin de développer les formations d’ingénieurs.

Le quatrième objectif concerne l’amélioration du système de financement des entreprises. Le rapport revient sur la création de la British Business Bank, dont la mission est de proposer aux PME des solutions de financement adaptées à leur stratégie de développement : financement de start-ups, capital-investissement, crowd-funding…

Le cinquième objectif consiste à concevoir et à mettre en place des systèmes d’achat public plus simples et plus transparents. Le rapport rappelle en effet que les contrats établis par le secteur public représentent chaque année 230 milliards de livres et donc d’importantes opportunités pour les entreprises britanniques. Le gouvernement cherche notamment à faciliter l’accès des PME aux marchés publics, en réduisant les formalités administratives et en améliorant l’accès à l’information.

Ce programme est ambitieux : selon les auteurs du rapport, l’impact de cette stratégie ne sera pas visible avant une dizaine d’années. Le gouvernement a toutefois engagé des dépenses s’élevant à plus de 2 milliards de livres, ce qui constitue un effort important dans le contexte actuel de contrainte budgétaire.

 1 L’aérospatiale, les technologies agricoles, l’automobile, la construction, l’économie de l’information, l’éducation internationale, les sciences de la vie, le nucléaire, l’éolien offshore, le pétrole et le gaz, les services professionnels et d’affaires.