La « double révolution », selon Yvon Gattaz
Dans son dernier livre, Yvon Gattaz récidive sur la création d’entreprise et l’impératif de la croissance. A lire sans hésiter.
Le nouveau livre d’Yvon Gattaz, Création d’entreprise – La double Révolution, est en partie destiné aux jeunes entrepreneurs. Il se veut, selon les propos mêmes de l’auteur « un vade-mecum publié par un ancien pour les nouveaux ». Riche de l’expérience du fondateur de Radiall et fourmillant de conseils, il remplit parfaitement sa mission et, en tant que tel, est à recommander à tout aspirant entrepreneur souhaitant « créer un entreprise à partir de zéro ».
L’intérêt du livre ne se limite pas à susciter des vocations. D’abord, on y découvre un point de vue intéressant et rarement mis en évidence. S’appuyant sur des enquêtes menées par Jeunesse et Entreprises, association dont il est fondateur et président, l’auteur affirme que le taux de croissance des nouvelles entreprises, tout comme leurs taux de survie à cinq et à dix ans, sont « fonction du niveau d’instruction des fondateurs ». Cela constitue selon lui, « une révolution capitale » qu’il a plaisamment cataloguée en la baptisant « théorème Yvon Gattaz ».
Ce constat est d’autant plus significatif que, justement, la « première révolution » mise au jour dans l’ouvrage est celle de la création d’entreprises. Yvon Gattaz se réjouit de constater qu’elle est gagnée : désormais, en France, les jeunes entrepreneurs sont légion et la création d’entreprise n’est plus considérée comme une déchéance par les diplômés des grandes écoles, bien au contraire. Fini donc le temps où « nos entreprises étaient presque exclusivement créées par des autodidactes de talent, dont c’était la seule voie réelle de promotion sociale ».
Si cette première révolution est advenue, il n’en va pas de même de la seconde, celle de la croissance. L’infatigable promoteur des ETI déplore l’incapacité de la France à faire grandir ses PME : « nous fabriquons des entreprises naines et qui restent naines ». Une fois de plus, il milite pour un changement des mentalités et une suppression des contraintes qui freinent la croissance des entreprises.
On trouve, dans la dernière partie de l’ouvrage, une autre bonne raison de le lire. Yvon Gattaz a eu la bonne idée de confier la plume à treize entrepreneurs français « partis de zéro », qui ont su bâtir des entreprises performantes. Les « Anciens », comme Gérard Mulliez (Auchan), Jean-Claude Decaux (JC Decaux), Francis Holder (Paul), y croisent les « Modernes », tels que Jean-Baptiste Rudelle (Criteo), Jacques-Antoine Grangeon (Ventes privées), Xavier Niel (Free). A chaque fois, c’est une passionnante aventure humaine et industrielle qui est contée en quelques pages. On retiendra notamment celle d’Altrad, entreprise peu connue du grand public. En quelques années elle est devenue un groupe de produits pour le bâtiment de 710 M€ de chiffre d’affaires, figurant notamment au premier rang mondial pour les bétonnières. Le parcours de son fondateur, Mohed Altrad est proprement stupéfiant. Vous le découvrirez dans le livre…