L’UIMM propose un pacte social

L’UIMM a rendu public jeudi 16 février le résultat d’une année de travail de quatre commissions qui ont planché sur les différents piliers d’un nouveau pacte social destiné à enrayer le déclin de l’activité industrielle française.


Préparer les compétences nécessaires à l’essor de l’industrie

Chaque année 150 000 jeunes sortent sans diplôme ni qualification de l’enseignement secondaire et 80 000 entreprennent des études supérieures sans résultat, tandis que de nombreuses entreprises peinent à trouver en France la main d’œuvre qualifiée dont elles ont besoin. L’UIMM propose des mesures pour que les élèves et ceux qui les orientent soient mieux informés de la réalité du travail dans l’industrie et des opportunités qu’il offre, mais aussi pour inciter les employeurs à plus s’impliquer dans la formation initiale et permanente.

Moderniser le fonctionnement du marché du travail

Les pays nordiques ont montré qu’on pouvait bien protéger les individus et faciliter leur reconversion tout en rendant plus facile l’adaptation des effectifs pour les entreprises (flexicurité), avec une moindre incertitude juridique.

Améliorer la qualité et l’efficacité du dialogue social

Il faut sortir d’un cercle vicieux où les faiblesses de la représentativité syndicale et patronale, l’intrusion systématique de l’Etat dans la négociation collective et l’empilement des instances et des procédures se renforcent mutuellement et découragent la construction d’un dialogue responsable.

Réviser le financement de la protection sociale

Les dépenses de protection sociale ne sont pas toujours efficaces et pèsent plus qu’ailleurs sur le coût du travail, même celles qui relèvent de droits uniformes sur lesquels les partenaires ont peu de marge de discussion, et qui à l’étranger sont financées par la fiscalité générale.

Le point de vue de La Fabrique

Un des mérites du travail de l’UIMM est sa cohérence. La troisième page de couverture insiste d’ailleurs sur le fait que ces contributions doivent être prises dans leur ensemble et que l’équilibre général des quatre piliers d’un nouveau pacte social est indispensable au succès de celui-ci.

Dans cette période électorale propice aux lettres au Père Noël, l’UIMM résiste à la tentation de demander à la collectivité des financements pour l’industrie. Elle rappelle toutefois que l’industrie, support essentiel de la croissance, de l’innovation, de l’équilibre de la balance commerciale, de la promotion sociale et du développement harmonieux du territoire, ne doit pas mettre sa compétitivité en péril pour financer les intermittents du spectacle, des exonérations de charges bénéficiant surtout à des services employant des gens peu qualifiés, ou certaines inefficacités de notre système de santé. Les propositions de l’UIMM portent essentiellement sur des règles d’organisation permettant un dialogue social responsable, un marché du travail plus fluide pour les entreprises, mais où l’individu est protégé contre les aléas, un système de formation qui permette aux jeunes de trouver un emploi satisfaisant et aux entreprises industrielles de s’appuyer sur leur compétence.

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