Connaître et reconnaître le jardinier et son savoir-faire

Point de vue

Le rapport de l’industrie au territoire est l’élément constitutif le plus fort de l’Institut Confluences : penser et valoriser l’industrie en Rhône-Alpes[2] . La question de la formation, de la qualité des ressources humaines est, bien entendu,  pleinement au cœur de cette préoccupation. Les entreprises, dans ce domaine également innovent. La note de la fabrique « la stratégie du jardinier : quand les entreprises investissent dans les ressources humaines du territoire » montre à quel point les initiatives en ce domaine sont nécessaires pour répondre aux besoins des entreprises. Au-delà des discours sur l’inadaptation du système de formation aux besoins, et la faible performance des politiques d’emploi et de formation sur les territoires, des expériences se mettent en œuvre pour répondre à des besoins d’adaptation des salariés, de reconversion et d’insertion de jeunes. Le passage d’un statut de « cueilleur » comme précisé dans la note à celui de « jardinier » s’impose pour certaines industries. Les relations entre l’entreprise et son environnement institutionnel se répondent dans une logique d’écosystème.  Des initiatives partenariales originales se mettent en place sur les territoires.

Force est de constater qu’elles échappent partiellement au regard des chercheurs, des médias et des pouvoirs publics, des décideurs qui ont en charge la mise en place des dispositifs de formation.

Les mettre en lumière, les valoriser permet d’impacter des dispositifs ou modes de fonctionnement existants. C’est la raison pour laquelle l’Institut Confluences a souhaité créer le prix de l’industrie. Ce prix[2] a pour objectif de récompenser des entreprises dans deux catégories TPE/PME ou ETI/grands groupes qui ont mené des initiatives remarquables soit dans l’adaptation de leurs salariés, soit dans l’intégration de jeunes ou dans leur implication dans  des initiatives partenariales originales et efficientes sur le territoire. Ce prix récompensera des entreprises régionales, son objectif est de valoriser les expériences. Mais au-delà il s’agit de faire connaître comment les entreprises poussent les limites et incitent les dispositifs à évoluer, à s’assouplir pour permettre des expérimentations. Le « jardinier » doit être identifié et valorisé, car au-delà des outils à disposition du plus grand nombre, c’est le savoir-faire individuel qui fait la différence. La connaissance et la maîtrise de celui-ci, peuvent permettre des évolutions au bénéfice de tous. Face  parfois à une approche parfois trop « fonctionnelle » des dispositifs d’emploi et de formation, il faut redonner toute la place aux  initiatives des entreprises qui construisent du sens, de la dynamique et ajustent les outils à leurs besoins et non l’inverse. La main du jardinier est fondamentale, de son savoir -faire dépend la qualité de la fertilisation. C’est ce tour de main qu’il convient de développer par la mise à disposition d’outils facilitateurs. C’est le sens de l’initiative « prix de l’industrie » porté par l’Institut Confluences.

Ce point de vue est extrait de la publication L’Industrie jardinière du territoire ou Comment les entreprises s’engagent dans le développement des compétences qui paraîtra le 7 avril, premier jour de la semaine de l’industrie 2014. Retrouvez toutes les actions de La Fabrique dans le cadre de la semaine de l’industrie ici.

Pour accéder à la page du projet « L’Industrie jardinière du territoire » et aux différents documents associés, cliquez ici.


[1] L’Institut Confluences, projet rhonalpin résolument ouvert sur le monde, réunit autour du fait industriel et de sa dimension sociétale, le monde économique, l’enseignement supérieur et la recherche ainsi que l’ensemble des acteurs de la société civile. Il permet de contribuer à la définition et à la constitution d’un projet à l’échelle régionale, afin de renforcer la compétitivité des entreprises et des territoires, de mettre en réseau les acteurs concernés par la dimension industrielle et de fédérer les initiatives, les logiques de proximité, les expériences, les savoirs, les compétences territoriales, d’enrichir les travaux des expériences internationales et de créer des échanges sur des réflexions industrielles. Son ancrage territorial est sa raison d’être et sa force. http://www.institutconfluences.com/
[2] La première édition de ce prix se tiendra en avril 2014. Les dossiers des entreprises repérées sont en cours de pré instruction. Ils seront présentés au jury, présidé par un industriel et composé des partenaires de l’Institut qui se réunira en mars afin de désigner les lauréats.

Jacques Samarut

Président de l’Ecole Normale Supérieure de Lyon depuis 2010, Jacques Samarut est biologiste et Professeur des Universités-Praticien Hospitalier. Il a été membre du  comité...

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