Cultivons notre industrie

La désindustrialisation n’est pas une fatalité. En France, mais aussi en Allemagne, Suisse, Italie, Angleterre, Corée du Sud et aux États-Unis, nous avons rencontré des industriels, des chefs d’entreprise, des acteurs académiques et des décideurs publics pour saisir leurs visions et examiner leurs pratiques. Cet ouvrage présente les enseignements et recommandations que nous en avons tirés.

L’industrie joue un rôle majeur dans la prospérité économique d’un pays. Source d’innovation, elle permet de développer les solutions nécessaires pour faire face aux enjeux sociétaux et environnementaux. Elle est pourvoyeuse d’emplois à différents niveaux de qualification et permet la création de nombreux emplois induits, tout en contribuant à une certaine cohésion sociale.

La mondialisation, le progrès technique et la croissance du secteur des services ont eu pour effet un recul de l’emploi industriel en France de 36 % entre 1980 et 2007. La part de l’industrie manufacturière dans le PIB est passée de 14,1 % en 2000 à 10,2 % en 2016. Depuis, la forte mobilisation de l’ensemble des acteurs publics et privés pour le renouveau d’une industrie puissante a remplacé la vision d’un pays sans usines. Si la France a su conserver des fleurons industriels dans de nombreux domaines et possède des territoires industriels performants, il importe pourtant de se demander comment réindustrialiser notre pays.

Les Français ont certes bénéficié d’une baisse significative du prix de nombreux biens de consommation courante. La rapidité du changement a laissé cependant des traces profondes dans des bassins industriels qui ont vu disparaître des centaines de milliers d’emplois depuis plus de trente ans, transformant en désert industriel des plaines autrefois fertiles. Les conséquences de ce déclin sont visibles : polarisation des territoires, pertes d’emplois induits locaux, déficit de la balance commerciale. Alors que la part des dépenses publiques rapportée au PIB est jugée trop élevée, il est bon de souligner que si la France avait une valeur ajoutée par habitant équivalente à celle de l’Allemagne, qui a su garder une industrie forte, cette part ne représenterait que 49 % de notre PIB. À l’heure où la mondialisation est rejetée par une part croissante de la population dans les pays occidentaux, la redynamisation de l’industrie offre une opportunité pour maintenir notre cohésion sociale et celle de nos territoires.

Comment faciliter la production en France ? Pour tenter de répondre à cette question, nous nous sommes inspirés de nos voyages d’études dans six pays Allemagne, Italie, Suisse, Angleterre, États-Unis, Corée du Sud) pour comprendre certains éléments déterminants du développement d’une industrie forte. Nous avons ainsi choisi de cibler nos idées « à cultiver » autour de trois piliers : la culture industrielle, la formation et les territoires.

Membres de la Mission 2018
Nawal Desindes (Air France), Charles-Henri Guillot (Transdev), Charles-Emmanuel Impallomeni (Aéroports de Paris Ingénierie), Antoine Lagoutte (DGGN), Christophe Mieyeville (GRTgaz), Caroline Mini (La Fabrique de l’industrie), François Robin (Atos), Jacques Tassy (RTE), Simon Desindes (Agence des participations de l’Etat)

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