Qualité de vie au travail : les relations hiérarchiques priment sur la rémunération
Qui sont les travailleurs français ? Dans quelles conditions travaillent-ils et comment se sentent-ils au travail ? À partir des données de l’enquête Conditions de travail de la DARES (2013), La Fabrique de l’industrie dresse les portraits types des actifs occupés, d’abord sur les conditions de travail objectives (temps de travail, rémunération, activité exercée…), puis en fonction de leur ressenti au travail (bien-être, tensions, sentiment d’être plus ou moins bien payé…). L’impact des tensions avec la hiérarchie sur la dégradation de la QVT est déterminant.
À retenir :
• Si l’on s’en tient aux conditions de travail objectives, huit profils-types de travailleurs apparaissent: Indépendants, Ouvriers, CSP+ du privé… Ils se caractérisent bien souvent en fonction du domaine d’activité ou du statut majoritaires.
• Ces mêmes actifs se regroupent en six profils-types si l’on considère leur ressenti au travail : il y a ceux qui sont heureux au travail, ceux qui n’ont rien à signaler… jusqu’à ceux qui se disent « stressés » se distinguant par l’origine des tensions ressenties (avec la hiérarchie ou les collègues).
• Les actifs indiquant des tensions avec leur hiérarchie ont la plus mauvaise qualité de vie au travail. Leur indice de bien-être au travail selon l’OMS est bien inférieur à la moyenne : 10,3 contre 15,7. A contrario, ceux qui ressentent des tensions avec leurs collègues ont un indice de bien-être conforme à la moyenne de la population ; ces tensions semblent acceptables par l’individu.
• Les professionnels de la santé font également part de fortes tensions au travail. Ils font face à des exigences émotionnelles et à des contraintes de travail largement supérieures à la moyenne. Leur niveau de qualité de vie au travail est préoccupant.
• Les individus heureux au travail ont notamment en commun d’être fiers de leur entreprise (72 % et partagent le sentiment de ne pas être exploités (83 %). Ils sont moins bien payés que la moyenne de la population totale (1753 € nets mensuels contre 1877 €) mais ont le sentiment d’être bien payés. Si l’argent ne fait pas le bonheur au travail, le sentiment d’être bien payé y contribue.
• Enfin, les ouvriers de l’industrie et les actifs des services peu qualifiés comportent les plus fortes proportions d’individus heureux au travail. Pour ces deux populations plus exposées au risque de chômage, le fait d’avoir un emploi est une source de satisfaction potentiellement plus grande que pour les actifs d’autres catégories (cadres par exemple).
Cette synthèse s’appuie sur les résultats d’un rapport de recherche, qui seront présentés plus complètement dans une Note de La Fabrique, à paraître en septembre 2017.