Quelle politique industrielle pour la Suisse ? Réponse du Conseil fédéral

L’économie suisse est très performante, en termes de compétitivité, d’innovation et d’échanges extérieurs. Spécialisée dans les biens et services à forte valeur ajoutée la Suisse se positionne également très bien au sein des chaînes de valeur mondiales. Par ailleurs, l’industrie joue un rôle majeur pour l’économie suisse, elle représente environ deux tiers des exportations et la part la plus importante des investissements dans la recherche et le développement.

Pour autant la Suisse n’échappe pas au mouvement de désindustrialisation que connaissent la plupart des économies développées. Dans les années 60, le secteur industriel en Suisse employait près de 50% de la population active. Ce chiffre a considérablement diminué avec la disparation de 400 000 emplois, l’industrie n’emploie qu’environ 20% des actifs aujourd’hui.

Parmi les facteurs entravant le développement de la compétitivité suisse, les auteurs du rapport évoque le taux de change défavorable, la concurrence des pays émergents notamment asiatiques qui misent sur une technologie toujours plus pointue ou encore les distorsions de concurrence en raison des mesures de politique industrielle des autres pays. Afin de s’adapter à cette réalité, le Conseil fédéral insiste sur la nécessité de réévaluer la situation de l’économie suisse et de redéfinir la politique industrielle. Mais plus qu’un réel tournant dans la stratégie industrielle, les mesures recommandées par le rapport tendent plutôt à approfondir la politique entreprise jusqu’alors (cf. politique de croissance de la Confédération 2012-2015).

Le Conseil fédéral préconise en effet trois champs d’action afin de maintenir le rang de l’industrie Suisse :

1. Stimuler la concurrence sur le marché intérieur mais également vis-à-vis des entreprises étrangères par une plus grande ouverture de l’économie.
2. Renforcer les facteurs de production, en investissant dans le capital humain (formation, recherche, innovation), le capital physique et le capital-savoir, tout en favorisant la coopération internationale sur des programmes de recherche.
3. Garantir le financement durable des infrastructures et des finances publiques saines pour améliorer les conditions générales des entreprises.