Automatisation, emploi et travail
L’amélioration de l’efficacité productive est au coeur de l’industrie du futur. Elle s’appuie sur l’introduction de nouvelles technologies de production (fabrication additive, réalité augmentée, etc.), la diffusion des technologies de l’information et de la communication (TIC) ainsi que sur une automatisation plus forte de la chaîne de production. Ces évolutions ouvrent à nouveau le débat sur l’impact de la robotisation, et plus généralement du progrès technique, sur l’emploi et le travail.
Ces effets varient beaucoup selon les secteurs et les contextes économiques, ce qui explique l’extrême dispersion des analyses prospectives, qui vont de la certitude que « le robot tue l’emploi » à l’annonce d’une nouvelle prospérité partagée. Des observations empiriques robustes indiquent cependant une forte corrélation positive entre le taux de robotisation de l’industrie et la croissance de la valeur ajoutée industrielle. Même si cette croissance est un peu moins riche en emplois (par unité de valeur ajoutée), les pays qui ont conservé une forte valeur ajoutée industrielle comme la Suède ou l’Allemagne sont aussi ceux où l’industrie crée ou maintient le plus d’emplois.
L’impact de l’automatisation de la production sur l’emploi est la résultante de quatre effets : une substitution du capital au travail dans l’unité de production, conduisant à moins d’emploi si la production reste à un niveau constant ; une augmentation de la production si l’entreprise est devenue plus compétitive et a gagné des parts du marché mondial induisant une augmentation de l’emploi ; la création d’emplois qualifiés de conception et de fabrication des robots, logiciels et automates (qui peuvent être sur d’autres territoires) et d’emplois surtout locaux, liés à l’installation, la mise en oeuvre et à la maintenance des robots ; l’usage qui est fait du temps libéré et la répartition du supplément de richesse produite (création ou non de nouvelles activités, marchandes ou non).